- hémistiche
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• 1548; lat. hemistichium, mot gr., rad. stikhos « vers »1 ♦ Moitié d'un vers (spécialt de l'alexandrin), marquée par un repos ou césure. Chaque hémistiche de l'alexandrin a six syllabes.2 ♦ Par ext. Césure placée au milieu d'un vers. Coupe à l'hémistiche. Rime intérieure à l'hémistiche.hémistichen. m. VERSIF Chacune des deux moitiés d'un vers (spécial. d'un alexandrin) coupé par une césure.|| Par ext. Césure du milieu du vers, entre deux mots. Césure à l'hémistiche.⇒HÉMISTICHE, subst. masc.Moitié d'un vers alexandrin réparti en deux mesures rythmiques de chaque côté de la césure. L'hémistiche de Corneille était donné, dans l'ancienne rhétorique, comme l'exemple classique de litote (THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p. 133).♦ P. méton. Synon. de césure. Il est vrai qu'en maintenant cette leçon, je me déclare de l'école romantique, je romps le vers à la barbe de Boileau et place l'hémistiche à la troisième syllabe au lieu de la sixième; je dis, comme l'aurait déclamé Talma : vieux chêne!... avec un repos; puis, tout de suite et tout d'une haleine : le temps a fauché sur ta racine jeune fille et jeune fleur (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 721).— P. ext. ,,Élément de six syllabes quelconques, soit dans un décasyllabe césure 4//6, soit dans une période en prose`` (MORIER 1975). Hémistiche temporel, pathétique, sentimental (MORIER 1975.Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1548 (Th. SEBILLET, Art Poétique, p. 125, éd. Gaiffe ds Rom. Forsch. t. 32, p. 76). Empr. au b. lat. hemistichium, du gr.
de même sens, formé de
- v. hémi- et
« ligne, vers ». Fréq. abs. littér. : 78.
hémistiche [emistiʃ] n. m.❖♦ Versification.1 (Dans la poésie classique, jusqu'au XIXe). Moitié d'un vers, et, plus spécialt, de l'alexandrin, marquée par un repos ou césure. || Chaque hémistiche de l'alexandrin contient six syllabes. || Premier, second hémistiche (→ Acrostiche, cit. 1; cheville, cit. 7). — (1690, Furetière). Césure placée au milieu d'un vers. ⇒ Césure. || Rime intérieure à l'hémistiche.1 Que toujours, dans vos vers le sens coupant les mots,Suspende l'hémistiche, en marque le repos.Boileau, l'Art poétique, I.2 Hémistiche (…) moitié de vers, demi-vers, repos au milieu du vers (…) Ce repos à la moitié d'un vers n'est proprement le partage que des vers alexandrins. La nécessité de couper toujours ces vers en deux parties égales, et la nécessité non moins forte d'éviter la monotonie, d'observer ce repos et de le cacher, sont des chaînes qui rendent l'art d'autant plus précieux qu'il est plus difficile.Voltaire, Dict. philosophique, Hémistiche.2 (1843). Mod. Chacune des deux parties d'un vers, égales ou non, séparées par la césure. Par ext. Cette césure.3 M. Chênedollé a assurément beaucoup de talent, beaucoup d'esprit; il fait parfaitement les vers, il a une facture à lui; mais il ne se défie pas toujours assez de sa mémoire. Il emprunte des hémistiches, et, soit dit en passant, il m'en a pris à moi, et plusieurs.4 J'étais en train de retourner dans ma tête je ne sais quel lambeau d'hémistiche, comme c'est mon habitude en voyage (…)Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 39.5 L'hémistiche est, dans une structure métrique binaire, le membre rythmique de détail ou d'ensemble dont la syllabe tonique porte l'un des deux accents majeurs sur lesquels s'articule le système.J. Mazaleyrat, Éléments de métrique française, p. 18.
Encyclopédie Universelle. 2012.